Les premières observations de cette espèce en Poitou-Charentes remontent aux années 1920. Peu développée, son extension s’accentue depuis quelques années et devient aujourd’hui préoccupante. Le changement des pratiques agricoles en est vraisemblablement la cause principale, avec la forte progression des cultures sèches (tournesol…).
- D’un point de vue sanitaire : le pollen d’ambroisie (août/septembre) est un allergène très puissant qui affecte 12% de la population en Rhône-Alpes où un foyer très important est présent. Les effets se traduisent par des conjonctivites, rhinites, eczémas, asthme, etc. et pouvant dans les cas les plus graves aboutir à une hospitalisation. En Charente, bien que les effets ne soient pas encore constatés (du fait d’un temps de sensibilisation), les teneurs en pollen mesurées ces dernières années augmentent significativement (110 graines de pollen /m3 atteint à Angoulême en 2009 - voir la courbe pollinique) ce qui se traduira rapidement par l’observation des premiers symptômes.
- D’un point de vue agronomique et économique, l’infestation actuelle des parcelles (tournesol en particulier) peut conduire à une non-récolte de la culture. Les méthodes de lutte restent à ce jour peu adaptées et l’ambroisie peut mettre en péril des systèmes d’exploitation agricoles du territoire (polyculture).
- D'un point de vue environnemental, l'ambroisie est une espèce qui apprécie pleinement les sols nus.
De part son fort pouvoir colonisateur, elle rentre en concurrence avec les espèces pionnières, ce qui engendre une baisse de la biodiversité. Le problème peut se poser notamment dans les zones naturelles ouvertes, où les espèces sont la base de la richesse floristique.
D'après les premiers relevés de terrains réalisés par différents acteurs (travaux incomplets), une centaine de communes sont aujourd'hui infestées par l'Ambroisie avec deux foyers majeurs : un dans le centre du Poitou (Nord Ruffécois et Mellois) et un à l'est d'Angoulême (Sud Ruffécois).